Le départ de Max Guazzini
Jean-Pierre Bacon revient sur le départ du Président Max Guazzini :
On pourrait le dire ainsi : "Il venait d'avoir dix huit ans". Je ne sais si c'est une coïncidence, mais c'est ainsi, notre Président a passé la main après dix huit ans passés à la tête de notre Club bien aimé.
Que dire de cette journée passée à attendre la décision de la DNACG ? Sinon que ce fut notre "Jour le plus long". Et là ce n'était pas du cinéma. A l'annonce du verdict, bien sûr un grand ouf de soulagement, mais tout de suite une interrogation : "Et Max ? ".
Président, permettez-moi de vous appeler Président, de toute manière c'est à vie, Président donc vous ne pouvez savoir à quel point votre départ nous chagrine, vous ne pouvez savoir à quel point tous les amoureux du Stade que nous sommes vont vous regretter.
Pour beaucoup d'entre nous, qui avons vécu cette magnifique épopée depuis son début, c'est un vrai déchirement. Quand je pense à tous les moments de bonheur que nous avons partagés grâce à vous, tous les moments de doute aussi et bien sûr de peine.
Vous avez quand même réussi à nous faire faire parfois n'importe quoi. Des exemples ? Qui peut faire se lever des centaines de personnes un dimanche matin d'hiver pour déneiger un terrain de rugby : Max ! Qui peut lever un bataillon de poseurs de drapeaux dans un Stade de France désert par un froid polaire : Max ! Qui peut demander à quinze gaillards de porter un maillot rose devant quinze mille catalans en furie : Max ! Qui au retour d'une demie gagnée à Lyon contre Bourgouin, annonce dans le train du retour, "bière pour tout le monde", Max ! Et j'arrête car tous les arbres de l'Amazonie ne me donneraient pas assez de papier pour tout relater.
Cinq titres de Champion, énorme ! Combien de joueurs inconnus à leur arrivée vous doivent leur notoriété. Certains vous ont reproché de fonctionner à l'affectif, mais celà ne fait-il pas partie des valeurs premières du rugby ? Ce titre de "Meilleur Public de France" que nous avons obtenu, enfin, nous vous le devons également car vous avez toujours prôné le respect de l'autre, respect que certains hélas ont oublié à votre égard.
Pour preuve cette bataille que vous avez menée pour notre nouveau stade Jean Bouin, bataille parfois très rude, où vos adversaires n'ont jamais fait dans la délicatesse, souvent même dans la calomnie, ayant assisté à toutes ces réunions à vos côtés je peux en témoigner, il vous a fallu beaucoup de courage et de tenacité.
Alors bien sûr le rugby change, l'époque où une simple poignée de main faisait office de contrat est révolue. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Je n'en sais fichtre rien, ce que je sais c'est tout ce que nous vous devons.La meilleure preuve d'Amour que vous ayez pu donner à votre Club, c'est de le laisser entre de bonnes mains. Je suis certain que si vous aviez pu douter ne serait-ce qu'une seconde des intentions de Thomas Savare, jamais vous ne lui auriez confié votre enfant, car c'est bien de votre enfant qu'il s'agit. Alors nous allons le soutenir comme nous vous avons soutenu pendant toutes ces années, dites lui qu'il peut compter sur nous.
Que vous dire de plus Max, plein de choses encore, mais surtout celle-ci : "ON VOUS AIME MAX".
Jean-Pierre BACON, Président de l'Association Les Amis du Stade Francais – Rugby.