Cœur à Cœur : Paris face à Bayonne
D’aucuns diront que la dernière victoire des Bayonnais était plus due à l’absence des Clermontois, plus préoccupés par leur match la semaine suivante en Coupe d’Europe. Il fallait y voir surtout une volonté coriace de se dépasser, de se surpasser chez les Basques. La recette qui a fait ses preuves en rugby depuis longtemps. Recette renforcée par un piment particulier : une ossature ancrée dans les racines de la formation bayonnaise encadrée par des talents venus d’ailleurs.
Nous avions déjà évoqué l’an dernier l’éclosion des Duhau, Muscarditz, probablement en passe de devenir l’un des meilleurs centres français. Nous avions craints comme toujours l’expérience de Rouet à la mêlée, de Monribot et du samoan Luamanu en 3ème ligne, des Galarza et Ducat en 2ème ligne ou du pilier Afatia. Voilà que l’armada de Yannick Bru s’est enrichie de Ravouvou à l’aile, du talonneur Ulugia, de Gaëtan Germain, toujours aussi redoutable devant les perches… sans compter les transfuges de notre Stade.
Au delà de ces noms cités ici, il faut surtout souligner l’état d’esprit qui anime le groupe basque . Nos joueurs s’en souviennent bien quand à l’automne dernier ils avaient mordu la poussière à Jean Dauger emportés par la furia bayonnaise : le cœur basque avait submergé les prétentions insuffisantes de notre groupe.
A Castres, comme chacun sait , ce ne sont pas les qualités techniques du Stade qui ont permis la victoire. Sans les passer sous silence, ce sont les détermination et envie de nos Roses qui ont fait pencher la balance dans notre camp . Si Sekou Macalou avait fait l’étalage de toute sa classe, si Nicolas Sanchez avait été le bon chef d’orchestre, ils avaient été épaulés dans cette partition par des coéquipiers rageurs.
Après cette pause européenne de deux semaines, après un début de saison tronqué comme celui que nous avons connu, il ne faut pas s’attendre à ce que les automatismes soient déjà huilés à la perfection : le cœur mis à l’ouvrage en ce vendredi soir sera le meilleur garant du succès. Gageons que celui du Stade sera plus gros que celui de vaillants Bayonnais.
Nous y comptons bien et , tout en les exhortant à l’humilité, nous avons confiance en eux.
Yvon Cauchois, Président des Amis