Pau vs Stade – Quel beau et bon moment !
15 octobre 2022. Douceur d’un jour d’automne à la teneur printanière. Les Amis sont ni dans leur antre de Jean-Bouin au bord du pré ni au stade du Hameau en terre béarnaise. Hasard du calendrier, jour d’Assemblée générale de notre Association. Rendez-vous a été donné par Yvon et le Bureau en un lieu montrougien à l’appellation charmante « Le Bistrot d’antan », parfaite pour faire resurgir les parfums de nos enfances à la saveur toute proustienne.
Pour suivre l’évènement du jour « Pau – Stade Français », pour être au plus près, pour s’y immerger complètement tous les moyens sont bons. D’aucuns le jouent collectif avec la vue sur grand écran, d’aucuns optent pour le semi-collectif avec l’usage d’écrans personnels. « Quel beau et bon moment ! ».
Match intense, match à 60 points au total (très près des 61 points de « Castres – Bayonne » en cette 7ème journée). Chacune des deux équipes a eu ses 10 minutes de gloire à la fin de chaque mi-temps. Chacune des deux équipes a fait son match. Match sans rencontre peut-être. Une synthèse s’impose.
1ère mi-temps. Les Palois ouvrent le compteur. Nos « Rose » réagissent, Paul montre le chemin en capitaine puissant et bienveillant avec un bel essai, transformé par Léo (3 – 7). Puis une période de calme relatif. Enfin une fin de mi-temps avec 10 mn de folie. Des Palois remarquables et devenus insaisissables avec deux essais transformés et une pénalité. Disons un « 22 – 0 ». La douche froide. Les Palois prennent le large et un certain ascendant. Les Amis sont médusés et surtout désabusés. Les uns imaginent désormais le pire. Les mines sont contrites, les regards tristes. Les autres voient se dessiner une déroute inévitable, un scénario catastrophe. Les optimistes sont cois. Un moment ni beau ni mauvais !
Mi-temps : 29 – 7.
2ème mi-temps. Pas de faits très notables en début de seconde période. L’analyse de Michelle est fort judicieuse : « La rentrée de Joris (50ème) apporte de la rigueur et un nouvel élan ». A l‘heure de jeu, Marcos commet l’irréparable.
Est-ce le déclencheur psychologique ? Cette volonté collective de se surpasser en infériorité numérique. Rien de véritablement conscient mais souvent efficace. Harry en acrobate sonne le réveil avec un essai au pied du poteau de touche. Joris transforme magnifiquement. Les mouches auraient-elles changé d’âne (dixit Bala) ? Les Amis reprennent espoir. Puis suivent 10 minutes de délire avec 17 points, du condensé. Juan John ouvre le bal, fait parler sa puissance. Joris transforme. Puis Joris nous gratifie d’une pénalité tout à fait judicieuse (29 – 24). Nos « Roses », tous à la pointe du combat finissent en trombe. James au pied trompe la défense paloise. Harry imprenable de nouveau acrobate et tout en finesse réalise un doublé de folie (29 – 29), toujours en coin. Joris du bord de la touche sans trembler assure la transformation (29 – 31), BRAVO L’ARTISTE. Coup de sifflet final. « Quel beau et bon moment ! ».
Après les mines contrites de la 40ème et les regards tristes vient la liesse de la 80ème minute. Hallucinante, ahurissante « remontada ». Comme un seul homme les Amis se lèvent, applaudissent comme cent, saluent leurs héros « Rose » du jour. Les yeux scintillent de bonheur, les sourires illuminent les visages. Quel Soulagement : « Quel beau et bon moment ! ».
Revenus du fond du puits, nos « Rose » auteurs d’une 2ème mi-temps à « 24 – 0 » et d’un final de 10 minutes époustouflantes n’ont rien lâché, confiants, solidaires. Le staff dans son ensemble est comme sonné et semble ne pas y croire. Les supporters palois eux sont désabusés et désappointés. La tristesse a changé de camp. Pau, tel un géant au pied d’argile, balloté tout au long de la 2ème mi-temps vient de plonger dans un spleen tout baudelairien.
Finalement, un match où tout s’est joué intensément en 10 minutes en fin de chaque mi-temps : 30ème – 40ème pour Pau (nos « Roses » sont groggys, KO debout) ; 70ème – 80ème pour le Stade – Français (Les Palois sont abasourdis, déconfits, KO debout à leur tour). Chaque équipe a donc eu sa mi-temps. L’écart est faible mais suffisant pour une première victoire des parisiens à l’extérieur cette saison.
Et les Amis poursuivirent par une 3ème mi-temps animée, à la saveur d’antan. Cela est une toute autre historiette… mais aussi « quel beau et bon moment ! »
Allez le Stade !
Jean-Michel GOMIT, Ancien Président des Amis